Les États-Unis se préparent-ils à une guerre entre Israël et l’Iran en déployant davantage de navires au Moyen-Orient ? | Actualités sur le conflit israélo-palestinien

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Alors que la région anticipe la réponse iranienne aux assassinats israéliens, les États-Unis déplacent des forces dans la région.

Les États-Unis ont déployé une groupe d’attaque navale vers la Méditerranée orientale, dans un contexte de tensions accrues suite à l’assassinat par Israël du commandant du Hezbollah Fuad Shukr à Beyrouth et à l’assassinat du leader politique du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran.

Les meurtres ont eu lieu à quelques heures d’intervalle, les 30 et 31 juillet, et la mort de Haniyeh a également été imputée à Israël, bien que ce dernier n’ait pas officiellement revendiqué la responsabilité de cet attentat.

Ce déploiement fait suite à un appel dimanche entre le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant en prévision d’une contre-attaque iranienne.

Dans un communiqué publié par le Pentagone après l’incident, Austin a « réitéré l’engagement des États-Unis à prendre toutes les mesures possibles pour défendre Israël et a noté le renforcement de la position et des capacités des forces militaires américaines dans tout le Moyen-Orient à la lumière de l’escalade des tensions régionales ».

Quels sont les enjeux ?

Les observateurs craignent que toute représailles Les deux assassinats, perpétrés par l’Iran ou par son allié Hezbollah, pourraient déclencher une guerre régionale plus large et potentiellement amener les États-Unis à soutenir leur allié Israël.

Le déploiement de la force de frappe intervient à un moment où les critiques de l’administration américaine l’appellent à utiliser son influence pour imposer une cessez-le-feua rapporté la chaîne d’information américaine CNBC. Le président américain Joe Biden a également critiqué la conduite de la guerre contre Gaza, qualifiant les opérations israéliennes dans l’enclave d’« excessives » en février et affirmant à plusieurs reprises que « trop » de civils avaient été tués. Cependant, cela n’a pas conduit à des tentatives énergiques pour amener Israël à mettre fin à son assaut sur Gaza, comme une interdiction des ventes d’armes ou d’autres sanctions.

De nombreux pays, dont l’Arabie saoudite, la Turquie, la Jordanie et plusieurs pays occidentaux, ont exhorté leurs citoyens à évacuer le Liban, craignant que le pays ne soit lourdement attaqué par Israël si ce dernier était touché par des frappes directes. Simultanément, plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Israël, la Jordanie et le Liban.

Quel est l’objectif recherché par les États-Unis en déployant la force navale opérationnelle dans la région ?

Selon Gordon Gray, professeur et ancien ambassadeur des États-Unis, « l’annonce du déploiement du groupe aéronaval vise à dissuader l’Iran plutôt qu’à aggraver la situation ».

Biden avait ordonné un déploiement similaire en Méditerranée orientale en octobre dernier, lorsque l’un des plus grands porte-avions du monde, l’USS Gerald R Ford, s’était rendu dans la région, où il avait été rejoint par des navires et des avions espions du Royaume-Uni. À l’époque, les responsables américains avaient présenté ce déploiement comme une tentative de dissuader le Hezbollah et l’Iran de « profiter » de la guerre d’Israël contre Gaza, qui en était alors à ses débuts. Israël a désormais tué près de 40 000 Palestiniens dans cette guerre.

Omar Rahman, membre du Middle East Council on Global Affairs, estime que « les États-Unis signalent clairement à l’Iran qu’ils participeront à tout combat à venir, susceptible de dissuader l’Iran de mener des représailles significatives contre Israël ».

Quels navires les États-Unis ont-ils déployés ?

Le groupe d’attaque, dirigé par le porte-avions USS Abraham Lincoln et son escadron de chasseurs F-35C, se dirigeait déjà vers la région, où il devait remplacer le porte-avions USS Theodore Roosevelt. Austin lui a maintenant ordonné d’augmenter sa vitesse. De plus, l’USS Georgia, un sous-marin à propulsion nucléaire transportant des missiles guidés qui était déjà présent en Méditerranée, a été déployé dans la zone.

S’agit-il d’une escalade ?

HA Hellyer, du Royal United Service Institute (RUSI), estime que la démonstration de force vise à limiter les risques d’escalade, sans que les Etats-Unis aient à affronter le comportement de leur allié Israël et sa guerre contre Gaza.

Toutefois, limiter les risques d’escalade tout en adoptant une approche non-interventionniste face aux actions du gouvernement israélien risque d’être difficile, notamment lorsqu’il s’agit d’un État qui s’est révélé « incroyablement imprudent », a noté Hellyer.

« L’absence de responsabilité garantit l’impunité, et (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu a brisé à peu près toutes les lignes rouges rhétoriques établies par Biden, et continuera de le faire, jusqu’à ce qu’il pense qu’il y aura de réelles conséquences », a-t-il déclaré.

À suivre