Les partis qui ont formé le Conseil présidentiel d’Haïti tentent désormais de s’en dissocier

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Le Conseil présidentiel de transition (TPC) d’Haïti est désormais sous le feu des critiques des partis qui ont nommé ses membres. De gauche à droite : Frinel Joseph (observateur, Secteur religieux), Leslie Voltaire (Famille Lavalas, présidente actuelle), Laurent Saint-Cyr (Secteur des affaires), Régine Abraham (observateur), Fritz Alphonse Jean (Accord du Montana), Edgard Leblanc Fils (Collectif du 30 janvier), Emmanuel Vertilaire (Les Enfants de Dessalines), Smith Augustin (EDE/RED) et Louis Gérald Gilles (Entente du 21 décembre).

(Français)

ÔLes 12 et 13 décembre 2024, trois secteurs qui détiennent les six sièges politiques du Conseil présidentiel de transition (TPC), composé de neuf membres, ont publié des déclarations révélant à quel point la classe politique haïtienne est devenue complètement pourrie. Ces trois secteurs ont montré une fois de plus à quel point ils sont totalement cyniques et obéissants à suivre les diktats de l’impérialisme américain.

Déjà, en mars dernier, ces mêmes politiciens hypocrites étaient de connivence avec la CARICOM, un sous-traitant de l’impérialisme américain, pour concocter et participer à ce honteux TPC. Sur ordre du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, ils ont tous dû accepter l’occupation militaire étrangère d’Haïti pour faire partie du conseil présidentiel. L’impérialisme américain, avec ses servantes caribéennes, dirige désormais effectivement notre nation.

Alors que le TPC devient de plus en plus dysfonctionnel, inefficace et détesté, au lieu de faire une autocritique, ces trois secteurs tentent de s’exonérer, de s’en distancier et de se laver les mains de ce projet et des autres sales besognes qu’ils ont accomplies au cours de cette période. décennies.

Alors, quels sont ces trois secteurs qui ont publié des déclarations très similaires, et qui sont les personnes qui les ont signées ?

Signataires de la déclaration BSA de l’Accord du Montana : Magali Comeau Denis, Ted Saint Dic et Ernst Mathurin.

Il y a d’abord le Accord du Montanareprésenté par Magali Comeau Denis, Ted Saint-Dic et Ernst Mathurin, agissant au nom du Bureau de Surveillance de ce regroupement (Bureau de Suivi de l’Accord ou BSA).

Ensuite, il y a une déclaration du Famille Lavalas party, signed by Maryse Narcisse, Joël Édouard “Pacha” Vorbe,  Anthony Dessources, and Jean Myrto Julien.

La troisième déclaration est signée par Saurel Jacinthe et l’avocat André Michel pour le 21 décembreSt AccordClarens Renois et Liné Balthazar pour le Collectif du 30 janvierClaude Joseph et Claude Edouard pour EDE/ROUGE, et Gué Verlien du Les enfants de Dessalines (PPD). (Gué Verlien et le chef du PPD Moïse Jean-Charles ont depuis nié avoir autorisé La signature de Verlien sera apposée sur le relevé.)

Il n’y a pas de mots pour décrire l’absurdité de ces individus qui ont contribué à construire ce château de cartes aujourd’hui prêt à s’effondrer.

“Le moment est venu de construire, avec toutes les forces du pays, une véritable alternative (au TPC) pour sauver la nation”, BSA du Montana a écrit « tout en préservant les fondamentaux de l’accord (jamais rendu public) du 3 avril (2024) » pour une transition pacifique et ordonnée.

« Alors que plus de six millions de personnes souffrent de la faim et qu’un million de personnes ont dû quitter leur maison pour aller vivre dans la rue, le TPC et le gouvernement ne montrent aucun sentiment ni aucune capacité à répondre aux besoins urgents de la population. ” a écrit le Famille Lavalas. Leur représentant, Leslie Voltaire, est actuellement le président tournant du TPC en Haïti.

« Pour sauver, tant qu’il est encore temps, cette transition qui a été fortement mise à mal par la volonté des neuf Présidents-Conseillers de privilégier leurs intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général, les acteurs soussignés : 1) appellent le CPT (TPC ) membres non inculpés dans le scandale de corruption (BNC) de se désolidariser des trois Présidents-Conseillers inculpés dans ce scandale par un acte politique qui consacre leur exclusion de l’institution. 2) inviter le Groupe d’éminentes personnalités de la CARICOM, en tant que facilitateur, à entamer des pourparlers entre les Présidents-Conseillers et les parties prenantes pour prendre acte de la non-mise en œuvre de l’Accord du 3 avril 2024 et de la obsolescence de la mission du CPT », écrit le 21 décembreSt Accord, Collectif du 30 janvier, EDE/ROUGE, et Les enfants de Dessalines.

Si vous analysez les déclarations de ces hommes politiques, ce qu’ils prétendent critiquer est insignifiant, voire dénué de sens, comparé à leur comportement antipatriotique consistant à soutenir l’occupation militaire étrangère d’Haïti. En fait, ils tentent de tromper les masses, comme s’ils n’avaient rien à voir avec le chaos actuel, ni avec la démagogie, la corruption et l’échec de leurs représentants au sein du TPC.

En d’autres termes, ce ne sont que des voleurs qui crient : « Voleur ! Depuis des années, ils courtisent Washington pour entrer dans ses bonnes grâces alors que l’État haïtien est démantelé jour après jour avec leur assentiment, voire leur complicité.

L’une des raisons pour lesquelles ces trois déclarations ont été publiées presque simultanément est que ces organisations s’inquiètent de la rapidité avec laquelle les choses se dégradent et veulent se racheter, d’autant plus que le nombre de crimes d’État et d’assassinats d’État – depuis le pauvre dans les bidonvilles à des militants comme Dickson Oreste – grandit. C’est une honte nationale ! Il n’y a pas de mots pour décrire l’absurdité de ces individus qui, directement ou indirectement, ont contribué à construire ce château de cartes aujourd’hui prêt à s’effondrer.

Pour illustrer leur hypocrisie, prenons le cas d’Anthony Dessources. Bien qu’il ait signé la note critique de la famille Lavalas à l’égard du TPC, l’organisme l’a nommé ambassadeur d’Haïti au Canada. Il n’a même pas la décence de refuser le poste.

Le comité exécutif de la famille Lavalas, de gauche à droite : Maryse Narcisse, Jean Myrto Julien, Joël Edouard « Pacha » Vorbe et Anthony Dessources.

Il faut également noter que de nombreux militants « de gauche » issus des affiliés de l’Accord du Montana – comme le parti Roots of the Peoples’ Camp (Les racines des gens du camp) et le syndicat des enseignants UNNOH – travaillent pour ou conseillent des personnes comme Fritz Alphonse Jean (qui représente le Montana au TPC) ou pour des responsables gouvernementaux comme le ministre de l’Éducation Antoine Augustin, où ils se nourrissent de l’argent des contribuables.

A noter également que la branche du Secteur Démocratique Populaire (SDP) de l’ancien sénateur de la Famille Lavalas, Nènèl Cassy – et non celle de Saurel Jacinthe et André Michel – occupe désormais les postes clés au sein du cabinet du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, nommant de nombreux militants pour sinécures convoitées dans les agences de l’État.

Le mouvement populaire ne doit rien concéder à ces maîtres chanteurs, à ces vassaux impérialistes qui continuent d’hypothéquer lourdement toute possibilité réelle de progrès et de changement en Haïti. À l’heure actuelle, nous ne pouvons que combattre tous les microbes qui attaquent notre immunité politique car ils utilisent « l’insécurité » comme prétexte pour ne pas prendre leurs responsabilités. N’est-il pas ridicule de prétendre lutter contre la précarité alors que tant de jeunes issus de quartiers défavorisés ou de non-droit sont livrés à eux-mêmes, au chômage, sans scolarité ni perspective d’avenir, eux-mêmes confrontés à toutes sortes de précarités ?

Quelle triste ironie lorsque l’État haïtien est dirigé uniquement par des laquais corrompus et des agents certifiés des puissances impérialistes ? Que ces traîtres à la cause d’Haïti sachent que leurs actions et déclarations ne tromperont personne sauf leurs alliés. Le vêtement du système est usé. On ne peut plus le rafistoler pour tromper les masses. Ces démarches désespérées visant à impressionner soit la CARICOM, soit les puissances impérialistes sont loin d’effrayer ceux qui ne se laisseront certainement pas détourner de la voie qu’ils ont choisie, celle de lutter jusqu’à la victoire finale de la libération nationale d’Haïti.

À suivre