Mistral signe un accord avec l’AFP pour un chatbot factuel en riposte à ses rivaux en matière de « liberté d’expression »

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La start-up française d’intelligence artificielle Mistral a conclu un accord de plusieurs millions d’euros avec l’Agence France-Presse pour intégrer des milliers d’articles du fil de presse dans son chatbot, présentant ce partenariat comme un rempart européen contre les attaques contre la vérification des faits de la part de ses rivaux de la Silicon Valley. .

Le partenariat entre l’AFP, l’une des plus anciennes agences de presse au monde, et Mistral est le premier du genre pour les deux sociétés basées à Paris, alors que de nombreux groupes de médias décident s’ils doivent conclure des accords de licence avec des sociétés d’IA ou engager des poursuites judiciaires pour des allégations de droits d’auteur. infraction.

L’accord, annoncé jeudi, permettra de nourrir plus de 2 000 personnes AFP des articles d’actualité en six langues dans le chatbot de Mistral, Le Chat, permettant aux utilisateurs de répondre à leurs questions et de contribuer à la rédaction de documents.

« Il est important d’avoir de tels accords pour disposer d’informations fondées sur un contenu validé », a déclaré Arthur Mensch, co-fondateur et directeur général de Mistral, au Financial Times.

Les sociétés ont présenté l’accord comme un moyen de garantir que le chatbot de Mistral repose sur des informations vérifiables. Cela survient alors que Meta et X d’Elon Musk ont ​​renoncé à la modération du contenu et a déclaré la primauté de la « liberté d’expression »à l’approche de l’investiture du nouveau président américain Donald Trump.

Siège de l'AFP à Paris, France
L’accord avec Mistral représente également une opportunité pour l’AFP de rattraper les revenus qui seront perdus à mesure que son contrat de vérification des faits avec Meta arrive à son terme. © Ed Jones/AFP via Getty Images

“Ce que cela nous dit, c’est que l’Europe doit s’unir pour défendre son secteur technologique florissant”, a déclaré Mensch à propos des récentes initiatives de ses rivaux de la Silicon Valley.

« La « liberté d’expression » est dans une large mesure utilisée comme une arme contre l’Europe et il y a cette offensive des Big Tech sur Réglementation européenne“, a déclaré au FT le directeur général de l’AFP, Fabrice Fries. « C’est précisément ce type d’accord, dans le contexte actuel, qui montre qu’un acteur de l’IA a misé sur un journalisme professionnel indépendant et factuel. »

Mercredi, Google a annoncé un accord similaire avec Associated Press, un partenaire de longue date de son moteur de recherche, pour afficher le fil d’actualité dans son application Gemini AI.

Mistral a levé 600 M€ en nouveau financement avec une valorisation de 6 milliards d’euros en juin de l’année dernière, ce qui en fait la société d’IA la plus importante d’Europe et la seule start-up du continent à créer de grands modèles de langage qui rivalisent avec OpenAI, Anthropic et xAI d’Elon Musk.

Mensch a déclaré que Mistral proposait un modèle de partenariat « plus ouvert » et « partage la valeur de manière plus équitable » que ses concurrents américains.

Fabrice Fries, directeur général de l'AFP, à droite, et Arthur Mensch, directeur général de Mistral, dans les bureaux de Mistral
Fabrice Fries, chef de l’AFP, à droite : “Il n’y a qu’avec Mistral que nous avons eu le sentiment qu’il s’agissait d’un véritable partenariat et pas seulement d’un accord de vente” © Bruno Fert/FT

Fries a déclaré que l’AFP avait discuté d’accords de licence avec plusieurs IA entreprises ces derniers mois, « mais c’est seulement avec Mistral que nous avons eu le sentiment qu’il s’agissait d’un véritable partenariat et non d’un simple accord de vente ».

Les termes commerciaux de l’accord entre Mistral et l’AFP, qui s’étend sur plusieurs années, n’ont pas été divulgués. Mais contrairement aux accords similaires conclus entre la société américaine OpenAI et d’autres groupes de médias, Fries a déclaré que l’accord n’était « pas un règlement ponctuel » pour les données sur lesquelles de grands modèles linguistiques sont formés.

OpenAI a conclu des accords de contenu avec des groupes de médias, notamment News Corp, Axel Springer et le Temps Financier. Mercredi, le groupe basé à San Francisco et dirigé par Sam Altman a annoncé qu’il financerait quatre nouvelles salles de rédaction locales aux États-Unis pour l’éditeur en ligne Axios, les résultats alimentant ChatGPT.

Fries a déclaré que traiter avec les sociétés d’IA était « encore une bataille ouverte » et qu’il suivait de près le procès américain entre OpenAI et le New York Times concernant les plaintes pour violation du droit d’auteur, ce qui devrait créer un nouveau précédent sur la valeur de l’œuvre par éditeurs aux groupes de modèles d’IA.

Pour l’AFP, l’accord avec Mistral représente également une opportunité de rattraper les revenus qui seront perdus à mesure que son contrat de vérification des faits avec Meta arrive à son terme.

Le groupe américain de médias sociaux a annoncé la semaine dernière qu’il prévoyait de passer à une vérification des faits basée sur la communauté aux États-Unis. L’AFP compte 150 journalistes travaillant pour Meta sur la vérification des faits, selon Fries.

L’AFP a gagné environ 20 millions d’euros en 2024 grâce aux plateformes technologiques, notamment en vérifiant les faits pour des sociétés comme Meta et en accordant des licences de contenu avec des plateformes comme Google, ce qui représente environ 10 % de ses revenus commerciaux l’année dernière.

“Maintenant, il est clair que cette poche de revenus qui nous a aidés à croître et à afficher des bénéfices au cours des sept dernières années est en danger”, a déclaré Fries. « Nous devons clairement trouver de nouveaux acteurs technologiques comme source de revenus et les acteurs de l’IA peuvent remplacer les plateformes. »

À suivre