Présidentielle américaine 2024 et crise de discours électoraliste, par Hancy PIERRE, Spécialiste en Relations internationales.

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on email

Les derniers sondages révèlent un rapprochement des deux principaux candidats dans la course présidentielle américaine, Kamala Harris du parti démocrate et Donald Trump du parti républicain. Ce sont des élections de l’indécision. Les pronostics sont encore muets. Tout renvoie à une crise du discours politique. Les programmes traditionnels des deux partis dominants seraient désuets par rapport aux nouvelles dynamiques de la société américaine. C’est le culte de la peur qui caractérise surtout le discours électoraliste.

On constate une crise du discours politique qui ne rassure pas des électeurs encore indécis à moins de 10 jours du scrutin direct du 5 novembre 2024. La frontière entre sophismes et promotion de la négation utilisée par les deux candidats en question reste floue. La vision manichéenne domine le paysage politique. En effet, l’ex-première dame Michelle Obama a exprimé sa peur d’une politique de la haine et de division de l’Amérique du fait des positions trop serrées des deux concurrents à cette course présidentielle.

Tout a l’air d’un projet politique dans l’impasse. L’attaque contre la personne est plutôt à l’ordre du jour. Pour Trump, “sa rivale est trop faible et trop bête pour représenter l’Amérique sur la scène internationale” alors que Kamala a accusé Trump lui-même d’être “dérangé”. Ils s’accusent l’un et l’autre de menteur. Kamala serait “une folle et une menteuse” et Trump qui ment sur son état de santé. Voilà les veines ouvertes d’une Amérique vouée à la débandade d’un discours politique dominant “décousu”.

L’avenir des citoyennes et citoyens américains serait à la merci de formules fumistes ou populistes de l’un ou l’autre camp. Trump promet de ramener l’industrie de l’automobile et des emplois lors d’une rencontre avec un groupe d’ouvriers sans de proposition et de stratégie claires alors que Kamala parle de crédits pour des entreprises de production de cannabis en cas de légalisation de la marijuana à usage récréatif en côtoyant des électeurs Noirs américains.

Les thèmes de politique intérieure sont tournés en dérision par exemple les emplois, l’immigration, l’avortement pour avoir été abordés avec un déficit d’argumentaires. Les immigrants sont accusés d’importer de “mauvais gênes” aux Etats-Unis par Trump qui attaque Kamala d’ouvrir la frontière aux meurtriers. Concernant le droit à l’avortement, il renchérit que “sa rivale est en faveur de l’exécution des bébés au huitième ou au neuvième mois”. Kamala rétorque que Trump est un ” fasciste”.

La population serait indifférente à un discours électoral qui fait état d’un duel pour l’affirmation de l’identité américaine assorti des oppositions superficielles avec des ajustements dans l’un ou l’autre camp. Il s’agit d’un vernis appliqué à ces oppositions telles que pro-fiscalité/anti-fiscalité, trop Etat /peu d’Etat, pro-environnemental/anti-environnemental et pro-avortement/anti-avortement.

La présidentielle américaine 2024 sont dans l’impasse de l’adhésion des électeurs face aux offres politiques non rassurantes. Ce qui pourrait grossir le camp des indécis qui frôlent déjà les 18%. L’épisode d’un fort taux d’abstention pareil aux élections de 1996 se dessinerait. Et, l’Amérique risquerait de se diviser dans des votes presqu’à égalité. On se rappelle l’écart de 0,17% du candidat John F. Kennedy face à Richard Nixon pendant que celui-ci remportait 26 des Etats contre 23 obtenus par Kennedy lui-même.

R.etfetrences bibliographiques

-R.V.DENENBERG  (1987), Le système politique des Etats Unis, 2è Edition Economica, Paris, .

-Elisabeth VALLET et David GRONDON (2004), (sous la direction de), Les Elections présidendielles américaines, Presses de l’Université du Québec, Québec 2004.

Kamala Harris souhaite “légaliser la marijuana à usage récréatif” pour créer des opportunités pour les Noirs américains https://www.lefigaro.fr consulte le 24 octobre 2024.

-France 24 ( 27 octobre 2024) “Michelle Obama exprime sa “peur retelle” d’un retour au pouvoir de Donald Trump”.
-France 24 (7 octobre 2024) , “Kamala Harris et Donald Trump renforcent leurs attaques à moins d’un mois de l’etlection”.

À suivre