Ramenez tous les otages à la maison

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En Israël, la perte est une réalité omniprésente qui façonne notre identité collective et notre psychologie. Cette réalité est devenue très claire lors de brèves vacances avec ma famille à Eilat, une station balnéaire animée connue pour ses plages et ses récifs coralliens.

Même dans ce lieu d’évasion, l’ombre de l’absence planait. Au terminal principal, des photos d’otages ornaient les murs, transformant un centre de transit en une galerie solennelle de visages. Chaque photo racontait une histoire de désir et l’espoir partagé de les ramener à la maison.

La petite taille d’Israël amplifie la nature personnelle des tragédies nationales. Dans chaque café, des sièges jaunes vides rappellent tristement la disparition d’une personne – un symbole visuel d’absence. Ces chaises rendent la perte tangible, invitant chacun à réfléchir sur les otages qui pourraient être assis là à nos côtés. Lors d’une course ordinaire, en revenant de l’épicerie, j’ai vu une voiture avec une photo de quelqu’un qui était décédé – le frère d’un ami. Ce lien intime avec la perte n’est pas rare ici ; presque tout le monde connaît une personne touchée.

Lors d’un récent match de football, d’immenses banderoles rendaient hommage à deux supporters désormais otages. Dans des moments de joie, ces rappels de douleur partagée ont rassemblé la foule des deux équipes dans un esprit de solidarité. Même les espaces de travail sont marqués par le poids de l’absence : les chaises vides lors des réunions symbolisent ceux qui ne sont pas revenus, transformant les environnements professionnels en espaces de mémoire.

Yehonatan Steinberg, père de six enfants, a été tué le 7 octobre alors qu’il protégeait héroïquement ses soldats. Yehonatan incarnait la résilience et l’altruisme, et sa mémoire perdure grâce à des initiatives comme Mind Guard, ma startup, qui a développé une fonctionnalité inspirée de ses interventions. Cette fonctionnalité aide les jeunes femmes à identifier les moments de vulnérabilité et à renforcer leur résilience, garantissant ainsi que son héritage renforce les autres.

Ce projet fait partie de Next October, fondé par Izhar Shay et sa famille, dont le fils Yaron a été perdu le 7 octobre. Cette initiative met l’accent sur le souvenir de chaque vie perdue et sur l’utilisation de cette mémoire pour renforcer la société et construire l’économie israélienne.

Aux étudiants que j’ai rencontrés à Boston : la vie en Israël est complexe et profondément liée à la perte, à la résilience et à l’espoir. La compassion pour les otages ne nie pas l’empathie pour les Palestiniens innocents pris dans cette tragédie – beaucoup trop d’entre eux ont souffert. Cette chronique est un appel à l’action, non pas contre la population, mais contre des dirigeants comme ceux du Hamas, dont le refus de libérer les otages perpétue les souffrances. J’ai également mes propres critiques à l’égard de mon leadership, mais j’espère que ces préoccupations sont exprimées de manière efficace.

Ici, la perte est une triste expérience partagée, et si nous devons protester, que ce soit contre ceux qui font obstacle à la paix et à l’humanité.

Yair Nativ est le PDG de Mind Dome, « La première ligne de défense de votre esprit ».

À suivre