Sunrise Airways relancera le 12 juin ses vols domestiques à des prix jugés exorbitants

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Alors que le gouvernement signe un accord avec la compagnie pour soulager la population prise au piège de l’insécurité, les nouveaux tarifs appliqués soulèvent l’indignation.

Après plusieurs semaines d’interruption, Sunrise Airways reprend du service sur les lignes domestiques en Haïti, à la faveur d’un protocole d’accord signé le jeudi 5 juin 2025 avec le gouvernement haïtien dirigé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Cette décision, qui entre en vigueur à compter du 12 juin, concerne les liaisons aériennes Port-au-Prince–Cap-Haïtien, Cap-Haïtien – Les Cayes vise officiellement à soulager une population prisonnière des routes contrôlées par des gangs armés.

Pourtant, loin de susciter un soulagement, la reprise des vols domestiques soulève une vive controverse. En cause : la flambée des prix. Il faut désormais débourser 215 dollars américains pour un vol (One way) entre Cap-Haïtien et Port-au-Prince, et 240 dollars pour un trajet (one way) Cap-Haïtien–Les Cayes (Prix que la rédaction de Juno7 a vérifié le mardi 10 juin sur le site internet de la compagnie). Des tarifs jugés prohibitifs, bien loin des 120 à 140 dollars qui étaient pratiqués avant la suspension des vols réguliers.

L’État haïtien a pourtant mobilisé un fonds de garantie de 11 millions de dollars américains, déposé dans une banque commerciale aux États-Unis, afin de soutenir la relance des vols réguliers. Ce soutien financier devait, en principe, favoriser un accès plus abordable au transport aérien domestique. Mais sur le terrain, la réalité semble tout autre.

Le paradoxe n’échappe à personne : bien avant cet accord, Sunrise Airways avait suspendu ses vols réguliers tout en continuant d’opérer des vols charters privés, facturés entre 800 et 1 200 dollars américains. Une option inaccessible pour la majorité de la population. Aujourd’hui encore, l’impression demeure que la compagnie privilégie les profits au détriment de sa mission de service public, avec la bénédiction tacite des autorités.

À l’heure où le pays traverse une crise sécuritaire sans précédent, où les routes nationales sont devenues des couloirs de la mort, cette relance aérienne devait représenter une bouffée d’oxygène. Elle risque plutôt de se transformer en un luxe réservé aux plus aisés, laissant sur le tarmac une population à bout de souffle.

Sunrise Airways relancera le 12 juin ses vols domestiques à des prix jugés exorbitants

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