Un ministre israélien dénoncé pour son appel à la prière sur le lieu saint de Jérusalem

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Un ministre israélien d’extrême droite a conduit des centaines de juifs israéliens vers le site saint le plus contesté de Jérusalem, nombre d’entre eux défiant l’interdiction de longue date du gouvernement israélien de prier dans cet endroit.

La visite du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir au site de la mosquée al-Aqsa, connu des juifs sous le nom de Mont du Temple, a été condamnée comme une provocation par les dirigeants palestiniens, ainsi que par les États-Unis, la France, l’ONU et plusieurs États arabes.

M. Ben-Gvir a déclaré dans une vidéo que « notre politique est de permettre la prière juive ».

Mais le bureau du Premier ministre israélien a insisté sur le fait qu’il n’y avait eu aucun changement à l’accord de statu quo qui autorise uniquement le culte musulman dans cet État.

Ce site est le lieu le plus sacré pour les juifs, car il abritait deux temples bibliques. C’est le troisième lieu le plus sacré pour les musulmans, qui croient que c’est là que le prophète Mahomet est monté au ciel.

Situé à Jérusalem-Est occupée, il a été conquis par Israël à la Jordanie lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967. Dans le cadre du statu quo, la Jordanie a été autorisée à poursuivre son rôle historique de gardienne du site, tandis qu’Israël assumait le contrôle de la sécurité et de l’accès.

Les Palestiniens accusent Israël de prendre des mesures pour saper ces accords et se plaignent que ces dernières années, des visiteurs juifs ont souvent été vus en train de prier sans être arrêtés par la police israélienne.

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux mardi ont montré des groupes de juifs israéliens chantant l’hymne national israélien, certains portant le drapeau israélien tandis que d’autres se prosternaient en prière au bord du lieu saint.

En visite dans le complexe, escorté par la police israélienne, Itamar Ben Gvir a déclaré que de « grands progrès » avaient été réalisés dans la « gouvernance et la souveraineté » d’Israël. « Notre politique est de permettre la prière juive », a-t-il poursuivi.

Il a également déclaré qu’Israël « doit gagner la guerre » dans la bande de Gaza et ne devrait pas s’impliquer dans les négociations sur un cessez-le-feu et un accord de libération des otages afin de « mettre le Hamas à genoux ».

Plus tard, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l’incident avait « dévié du statu quo ».

« La politique d’Israël sur le Mont du Temple n’a pas changé ; c’est comme ça que ça a été et c’est comme ça que ça sera », a-t-il souligné.

En réponse à cette déclaration, M. Ben-Gvir a déclaré que sa propre politique consistait à « permettre la liberté de culte pour les Juifs en tous lieux ».

« Aucune loi n’autorise la discrimination raciste à l’encontre des Juifs sur le Mont du Temple ou ailleurs en Israël », a-t-il ajouté.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a toutefois exprimé sa vive inquiétude face à ce qu’il a appelé « l’escalade dangereuse résultant des raids des colons extrémistes sur la sainte mosquée al-Aqsa ».

« Le ministère poursuivra ses efforts politiques pour répondre à ces provocations à différents niveaux, mettant en garde contre leurs graves conséquences sur la scène du conflit et sur la région dans son ensemble », indique un communiqué.

Le Waqf, l’organisme islamique jordanien qui administre le site, a déclaré que plus de 2 000 Israéliens étaient entrés dans le complexe et a appelé les musulmans du monde entier à l’aider à maintenir le statu quo.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a déclaré que l’incident reflétait « l’insistance du gouvernement israélien et de ses membres extrémistes à bafouer les lois internationales et les obligations d’Israël en tant que puissance occupante ».

L’Egypte et l’Arabie saoudite ont également déclaré que l’incident violait le droit international, la première ajoutant que M. Ben-Gvir cherchait à faire échouer les tentatives de négociation d’un accord de cessez-le-feu à Gaza.

Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que la visite de M. Ben-Gvir « démontrait un mépris flagrant pour le statu quo historique concernant les lieux saints de Jérusalem ».

« Ces actions provocatrices ne font qu’exacerber les tensions à un moment crucial où toute l’attention devrait être portée sur les efforts diplomatiques en cours pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, garantir la libération de tous les otages et créer les conditions d’une stabilité régionale plus large », a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Le ministère français des Affaires étrangères a condamné la visite de M. Ben-Gvir, déclarant : « Cette nouvelle provocation est inacceptable ».

Le porte-parole de l’ONU, Farhan Haq, a qualifié l’incident d’«inutile et indûment provocateur», ajoutant : «Nous sommes contre toute tentative de changer le statu quo au sein des lieux saints.»

À suivre