Vertières : 221 ans après, où en sommes-nous ?

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on email

La bataille de Vertières le 18 novembre 1803 dans la colonie française de Saint Domingue a marqué le début d’un nouveau chapitre de l’histoire humaine.

(Français)

UN un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.»

Cette citation du maréchal français Ferdinand Foch devrait, à ce propos, 221St anniversaire de la bataille de Vertières du 18 novembre 1803, faites réfléchir tout Haïtien conscient et fondé sur des principes, où qu’il soit.

Cette bataille épique, qui a permis de gagner notre indépendance, symbolisera à jamais la volonté de nos ancêtres – « les soldats aux pieds nus » (les va-nu-pieds) – à se battre et à risquer leur vie sous le slogan « Vivre libre ou mourir » pour nous léguer cette terre en héritage.

Vertières doit toujours rester un exemple inoubliable, une leçon à réciter quotidiennement, afin de nous guider vers la voie de libérer notre nation d’un nouveau système d’exploitation et de domination néocoloniale qui la déstabilise en enchaînant et opprimant les masses populaires dans un esclavage déguisé.

Dans l’état actuel d’Haïti, les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets. Les leçons du 18 novembre nous obligent donc à assumer nos propres responsabilités face à l’histoire afin de combattre nos ennemis pour la reconstruction de l’unité nationale. A commencer par :

  1. Reconnecter avec la dignité léguée par nos ancêtres, les martyrs.
  2. Reconstruire une souveraineté nationale solide au lieu de se tourner vers des solutions illusoires et faciles menant à l’occupation militaire étrangère d’Haïti.
  3. Renforcer la fierté nationale à travers une politique d’inclusion et de participation des masses populaires organisées et conscientes à la gestion de la vie politique et économique d’Haïti.
  4. Reforger et rétablir une armée de libération nationale à l’échelle de notre histoire, une armée forte, axée sur la protection et la sécurité physique du territoire national pour le développement économique national à travers les ressources locales.

En effet, 221 ans plus tard, Haïti mérite des dirigeants capables d’établir une coopération militaire avec les pays du Sud et de s’affranchir de la domination néocoloniale des puissances occidentales, car Haïti ne peut et ne doit pas renouveler toute coopération militaire avec les anciennes puissances colonialistes sous des prétextes fallacieux. sous prétexte de renforcer la sécurité, ni de se soumettre à la supervision des Nations Unies.

l’attaque contre Spirit Airlines le 11 novembre 2024 est un faux prétexte pour faciliter la conversion de la soi-disant mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), d’une force mercenaire en une force officielle de « maintien de la paix » de l’ONU.

Tout récemment, un contingent de soldats haïtiens a été envoyé pour s’entraîner en Martinique, une colonie française dont Haïti a obtenu son indépendance. Ce déploiement est une grave erreur, car il remet en cause notre glorieuse histoire, nos ancêtres mettant en déroute la plus grande armée coloniale française. Et le régime colonial actuel, le Conseil Présidentiel de Transition (TPC), piétine cette précieuse symbolique de Vertières.

Quelle absurdité de penser que la même France, qui a imposé la colonisation et l’esclavage à nos ancêtres, reviendrait nous donner une force armée pour défendre les intérêts de notre nation. Au contraire, tout en prétendant apporter une « coopération », ils implantent une force par procuration « haïtienne », tout comme les États-Unis l’ont fait en 1934, juste après 19 ans de pillage et d’occupation militaire d’Haïti. Et cette force a assuré jusqu’à présent la domination politique et économique de Washington et le pillage des ressources minières, agricoles et humaines d’Haïti.

Tous les prétextes sont bons pour combattre son ennemi. En ce sens, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et sa cousine l’Organisation des États américains (OEA) – ou ministère américain des Affaires coloniales – font tout ce qu’elles peuvent pour découvrir des faits, des non-faits, voire des méfaits qui pourraient faciliter la mise en œuvre de leur plan machiavélique d’occuper militairement Haïti sous la couverture humanitaire de l’ONU.

En effet, l’attaque contre un avion de Spirit Airlines le 11 novembre 2024, le forçant à atterrir à l’aéroport international du Cibao à Santiago, en République dominicaine, est un faux prétexte pour faciliter la conversion de la mission dite multinationale de soutien à la sécurité (MSS ) d’une force mercenaire à une force officielle de « maintien de la paix » de l’ONU. Par ailleurs, Leslie Voltaire, l’actuel président du TPC, bien qu’il n’ait aucune légitimité, a déjà demandé au MSS de devenir une autre force d’occupation de l’ONU dans une lettre adressée le 24 octobre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le Conseil permanent de l’OEA a également voté le 13 novembre une résolution parrainée par les États-Unis, le Canada, l’Équateur, le Costa Rica et le Salvador demandant au Conseil de sécurité de l’ONU d’envoyer une autre force de « maintien de la paix » en Haïti, qui serait la troisième en trois décennies. Une fois de plus, ce sera aux nations souveraines progressistes, et au veto de la Russie et/ou de la Chine au Conseil de sécurité de l’ONU, de nous épargner cette épée de Damoclès, à savoir : une nouvelle occupation militaire étrangère sous couvert du « Casques Bleus » à la fin du premier quart du XXIe siècle.

D’ailleurs, pour commémorer Vertières, les hypocrites au pouvoir, ceux-là mêmes qui avaient démobilisé l’armée haïtienne sous les ordres des impérialistes américains, sont venus sans vergogne parler des prouesses de l’armée indigène. Ils ont utilisé le 221St anniversaire de la Bataille de Vertières pour inaugurer une base des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) située dans la commune de Tabarre, baptisée « Base Vertières ».

La victoire du 18 novembre 1803 sur l’armée coloniale française a inscrit Haïti dans l’histoire universelle comme symbole de résistance et de courage, brisant pour la première fois les chaînes du colonialisme et de l’esclavage. L’épopée de Vertières doit enseigner aux dirigeants actuels (de facto) et futurs l’importance et la nécessité de s’affranchir de toute domination et influence étrangère. Deux cent vingt et un ans plus tard, Haïti a besoin d’une diplomatie libre, indépendante, intelligente et éclairée, guidée par ses propres intérêts nationaux au lieu d’être gouvernée par les diktats des États-Unis et d’autres puissances occidentales.

Une véritable révolution socialiste est nécessaire pour briser la spirale de la violence et redonner espoir !

Le pays a certainement grand besoin de militaires, de grands combattants révolutionnaires, pour faire tout ce qu’ils peuvent, à l’image des soldats pieds nus qui ont mené la bataille de Vertières, pour qu’Haïti puisse se remettre sur pied et se débarrasser des régimes collaborateurs des des puissances impérialistes, des antipatriotes, de cette cohorte de dilapidés, de voleurs antipopulaires du genre de ce TPC moribond et de tous ceux qui l’accompagnent au sein du régime gouvernemental pourri.

À suivre