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Un nouveau contingent de 144 policiers kenyans est arrivé jeudi en Haïti, ainsi que trois hélicoptères d’El Salvador, pour stimuler la mission de soutien à la sécurité multinationale (MSS) dans la lutte contre la violence des gangs. Parallèlement, les États-Unis ont précisé que si 13 millions de dollars d’aide au pays ont été gelés, plus de 40 millions de dollars d’exemptions ont été alloués à la mission et à la police nationale haïtienne (PNH).
PORT-AU-PRINCE – Un quatrième contingent de 144 policiers kenyans, dont 120 hommes et 24 femmes, a atterri à l’aéroport international de Toussaint Louverture le jeudi 6 février dans le cadre de la mission de soutien à la sécurité multinationale (MSS). La mission a également reçu trois hélicoptères d’El Salvador et un coup de pouce financier bien nécessaire des États-Unis.
Le déploiement intervient au milieu de l’escalade de la violence des gangs à Kenscoff, où environ 150 personnes ont été tuées fin janvier, selon l’organisation des droits de l’homme Fondasyon Je Klere (FJKL). Les officiers nouvellement arrivés portent le déploiement total du Kenya en Haïti à 744, ce qui fait partie de son engagement à 1 000 forces à partir de 2023.
Comme d’habitude, les dirigeants haïtiens, y compris le président du Conseil présidentiel de transition Leslie Voltaire, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, le chef du MSS, Godfrey Otunge et les diplomates étrangers, ont accueilli les policiers kenyans.

Avec les nouveaux ajouts, le nombre total de membres de MSS a atteint 1 003. La force multinationale comprend des policiers et des officiers militaires du Kenya, de la Jamaïque, du Belize, des Bahamas, du Guatemala et du Salvador. Bien que retardée, cette augmentation du personnel fournit une puissance de frappe supplémentaire pour une mission qui a jusqu’à présent eu du mal à intervenir sur plusieurs fronts ciblés par des gangs.
Le secrétaire kenyan de l’Intérieur, Kipchumba Murkomen, qui a annoncé les renforts du MSS, a souligné l’engagement de son pays envers la sécurité d’Haïti.
“Le leadership du Kenya dans cette noble mission, soutenu par le Fonds fiduciaire des Nations Unies pour Haïti, réaffirme notre contribution de longue date aux opérations de maintien de la paix”, a déclaré le secrétaire kenyan de l’Intérieur.
Otunge a assuré que la mission reste opérationnelle malgré les défis de financement, avec des examens continus des opérations d’hélicoptère CaseVAC et MedEvac auprès du Salvador.
Les États-Unis clarifient la position d’aide, approuve 40,7 millions de dollars d’exemptions
Après avoir temporairement gelé 13 millions de dollars d’aide non gérée, l’ambassade des États-Unis en Haïti a précisé via x que l’assistance MSS n’avait pas été entièrement suspendue. Le Département d’État a approuvé 40,7 millions de dollars d’exemptions pour soutenir les opérations PNH et MSS, couvrant la logistique, l’entretien des véhicules, les services médicaux et le transport d’équipements.
«Les 15 millions de dollars fournis au Fonds à usage spécial représentent moins de 3% du total des contributions américaines à la mission MSS», a déclaré l’ambassade.
Les États-Unis ont confirmé les récentes livraisons d’équipements blindés lourds pour renforcer la capacité du MSS et du PNH à lutter contre les gangs, qui contrôlent 85% de la capitale et continuent de terroriser les résidents de Kenscoff, Carrefour et Artibonite.

Viabilité de la mission assurée jusqu’en septembre 2025
Le porte-parole du gouvernement du Kenya, Isaac Mwaura, déclaré qu’en dépit du gel du financement américain, 85 millions de dollars des 110,3 millions de dollars promis par des partenaires internationaux avaient déjà été contribués au fonds des Nations Unies, garantissant les opérations de MSS jusqu’en septembre 2025.
Les affirmations selon lesquelles le gel compromettrait la mission est fausse et infondé », a déclaré Mwaura.
Le Kenya explore également les efforts pour transmettre la mission à la gestion complète des Nations Unies tout en poursuivant son rôle de leadership.
Le massacre de Kenscoff expose le contrôle des gangs
FJKL a rapporté qu’environ 150 personnes avaient été tuées lors des attaques de gangs Kenscoff entre le 26 janvier et le 27 janvier. Plus de 100 maisons ont été brûlées et environ 3 500 résidents ont été déplacés.
Le rapport de neuf pages de la fondation a souligné la grave perturbation de la vie quotidienne, les écoles fermées et les activités économiques ont arrêté.
La Commission municipale intérimaire a pris des mesures de sécurité, mais celles-ci n’ont pas été efficaces pour repousser la Coalition de gang Viv Ansanm.

Kenscoff, une commune vallonnée à environ 15 miles au sud-est de Port-au-Prince et une commune stratégique depuis décembre 2024, est devenue une route cruciale reliant Port-au-Prince au grand sud d’Haïti après que les gangs ont perturbé les routes traditionnelles.
Le FJKL a critiqué le gouvernement et la police pour minimiser les premiers avertissements de l’attaque.
“La police a fait de fausses promesses et n’a pas pris de mesures préventives”, indique le rapport.
Alors que Haïti continue de lutter contre la violence des gangs, le renforcement de la mission MSS donne une lueur d’espoir aux résidents désespérés de sécurité et de stabilité.
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