Trump impose des mesures de représailles à la Colombie après avoir refusé les vols d’expulsion Par Reuters

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(Refiles pour ajouter le mot « interdiction » supprimé dans le paragraphe 1)

Par Phil Stewart et Oliver Griffin

WASHINGTON/BOGOTA (Reuters) – Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche qu’il imposerait des mesures de représailles à la Colombie, notamment des droits de douane, des sanctions et des interdictions de voyager, après que le pays d’Amérique du Sud a refoulé deux avions militaires américains transportant des migrants expulsés dans le cadre de la répression de l’immigration menée par Trump.

Trump a déclaré que l’action du président colombien Gustavo Petro mettait en danger la sécurité nationale des États-Unis et il a ordonné à son administration de prendre des mesures de représailles.

Il s’agit notamment d’imposer des droits de douane d’urgence de 25 % sur toutes les marchandises entrant aux États-Unis, qui atteindront 50 % en une semaine ; une interdiction de voyager et des révocations de visa pour les représentants du gouvernement colombien et ses alliés ; en imposant pleinement des sanctions d’urgence en matière de trésorerie, bancaires et financières et en renforçant les inspections aux frontières des ressortissants colombiens.

“Ces mesures ne sont qu’un début”, a écrit Trump sur Truth Social. “Nous ne permettrons pas au gouvernement colombien de violer ses obligations légales en ce qui concerne l’acceptation et le retour des criminels qu’ils ont forcés à entrer aux États-Unis !”

Le refus de la Colombie d’accepter ces vols est le deuxième cas d’un pays d’Amérique latine refusant les vols d’expulsion militaires américains.

Petro a condamné cette pratique, suggérant qu’elle traitait les migrants comme des criminels. Dans un article publié sur la plateforme de médias sociaux X, Petro a déclaré que la Colombie accueillerait chez elle les migrants expulsés à bord d’avions civils, affirmant qu’ils devraient être traités avec dignité et respect.

La décision de la Colombie fait suite à celle du Mexique, qui a également refusé la semaine dernière une demande de laisser un avion militaire américain atterrir avec des migrants.

“Les États-Unis ne peuvent pas traiter les migrants colombiens comme des criminels”, a écrit Petro, soulignant qu’il y avait 15 660 Américains sans statut d’immigration en Colombie.

Les commentaires de Petro s’ajoutent au chœur croissant de mécontentement en Amérique latine alors que l’administration Trump, vieille d’une semaine, commence à se mobiliser en faveur d’expulsions massives.

Le ministère brésilien des Affaires étrangères a condamné samedi soir le “traitement dégradant” infligé aux Brésiliens après que des migrants ont été menottés à bord d’un vol commercial d’expulsion. À leur arrivée, certains passagers ont également signalé des mauvais traitements pendant le vol, selon les médias locaux.

L’avion, qui transportait 88 passagers brésiliens, 16 agents de sécurité américains et huit membres d’équipage, devait initialement arriver à Belo Horizonte, dans l’État du Minas Gerais, au sud-est du pays.

Là-bas, les autorités brésiliennes ont ordonné le retrait des menottes et le président Luiz Inácio Lula da Silva a désigné un vol de l’armée de l’air brésilienne (FAB) pour terminer leur voyage, a indiqué samedi le gouvernement dans un communiqué.

Ce vol charter commercial était le deuxième cette année en provenance des États-Unis à transporter des migrants sans papiers expulsés vers le Brésil et le premier depuis l’investiture de Trump, selon la police fédérale brésilienne.

Les responsables du Département d’État américain, du Pentagone, du Département américain de la sécurité intérieure et de l’Immigration and Customs Enforcement n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

L’utilisation d’avions militaires américains pour effectuer des vols d’expulsion fait partie de la réponse du Pentagone à la déclaration d’urgence nationale sur l’immigration faite lundi par Trump.

Dans le passé, des avions militaires américains ont été utilisés pour déplacer des individus d’un pays à un autre, comme lors du retrait américain d’Afghanistan en 2021.

© Reuter. Ciudad Juarez, Mexique le 19 décembre 2024. REUTERS/Jose Luis Gonzalez

C’est la première fois de mémoire récente que des avions militaires américains sont utilisés pour faire sortir des migrants du pays, a déclaré un responsable américain.

Des avions militaires américains ont effectué vendredi deux vols similaires, transportant chacun environ 80 migrants, vers le Guatemala.


À suivre