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Trois personnes ont été tuées, au moins cinq grièvement blessées, plusieurs maisons incendiées et des biens agricoles et du bétail ont été volés lorsque le gang Gran Grif a attaqué la section communale de Poste Pierrot à Dessalines, mercredi matin 27 novembre. l’appel du chef de la police à l’unité et à la collaboration.
GONAÏVES — La région de l’Artibonite est sous le choc après une attaque brutale du gang Gran Grif tôt mercredi 27 novembre dans la commune de Dessalines. L’assaut a fait trois morts – deux hommes et une femme dont l’identité n’a pas encore été révélée –, au moins cinq grièvement blessés, plusieurs maisons incendiées et des dizaines de têtes de bétail volées, selon les habitants. Ces incidents témoignent de la terreur persistante infligée par les gangs dans la région, même si les autorités promettent des mesures de sécurité renforcées.
“Toutes les mesures ont été prises pour garantir la sécurité dans le département de l’Artibonite”, a déclaré Kalerbe Exantus, directeur de la police départementale de l’Artibonite, confirmant l’attaque.
Le chef de la police départementale a déclaré au Haitian Times que les défis auxquels la police locale est confrontée sont multiples, mais que ses officiers sont déterminés à freiner la violence des gangs dans la région.
« Cela nécessite le soutien et la collaboration de tous. Nous appelons à l’unité entre la police et la population pour pouvoir freiner la violence des gangs et rétablir la sécurité », a-t-il déclaré.
Plus précisément, le gang Gran Grif a ciblé les agriculteurs de la localité Carrefour Roger de Poste Pierrot, la quatrième section communale de Dessalines. Un groupe d’assaillants lourdement armés a pris d’assaut le quartier, tirant sans discernement et incendiant de nombreuses maisons pour forcer les habitants à fuir avant de piller leurs propriétés, selon la conseillère administrative de section, Françoise Corisma.
“Toutes les mesures ont été prises pour garantir la sécurité dans le département de l’Artibonite.”
Kalerbe Exantus, directeur départemental de la police
Cette attaque intervient après que les efforts de la police, soutenus par la mission multinationale de soutien et de sécurité (MSS) dirigée par le Kenya, ont perturbé les activités d’extorsion du gang le long de la route nationale n°1. Incapable de poursuivre ses activités criminelles dans plusieurs zones où ils ont été délogés par les opérations conjointes de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et du MSS, le gang s’est concentré sur des communautés plus petites comme Petite-Rivière et Dessalines, sans aucune présence policière pour extorquer les agriculteurs, saisissant leurs biens de valeur et bétail.
À l’instar de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, les habitants de l’Artibonite sont victimes de la violence récurrente des gangs. Ces derniers mois, la région a enduré une série d’incidents brutaux et de bains de sangdont plusieurs attaques entre juin et octobre, notamment dans des points chauds comme Terre-Neuve, Gros-Morne et Pont-Sondé, où près de 100 personnes ont été tuées et plusieurs maisons incendiées.
Si la réouverture du commissariat de Liancourt a apporté un certain soulagement dans cette zone, aucune opération d’envergure n’a été lancée pour appréhender les bandes armées qui sèment la terreur dans les familles.
Les habitants de Pont-Sondé restent particulièrement vulnérables, car aucune mesure significative d’application de la loi n’a été prise depuis le massacre du 3 octobre qui a fait plus de 70 morts et au moins 3 000 personnes déplacées de leurs foyers.
Les gens continuent d’appeler à l’action
Les familles du département de l’Artibonite plaident pour une action plus décisive de la part des forces de l’ordre et des alliés internationaux d’Haïti. Alors que la violence des gangs continue de s’intensifier, la nécessité d’une intervention urgente et coordonnée n’a jamais été aussi évidente.
L’annonce de mesures de sécurité par les autorités de l’Artibonite est un pas en avant, mais les habitants restent sceptiques, compte tenu de l’absence de progrès substantiels dans le démantèlement des gangs qui sévissent dans leurs communautés.
Ces derniers jours, les gangs armés ont exacerbé leur résurgence de violence, notamment dans les communautés vulnérables de Port-au-Prince et de ses zones métropolitaines. Pendant ce temps, les autorités haïtiennes continuent de promettre la stabilité et une solution à l’escalade de la violence des gangs dans le cadre d’un remaniement du gouvernement de transition.
« Cela nécessite le soutien et la collaboration de tous. Nous appelons à l’unité entre la police et la population pour pouvoir freiner la violence des gangs et rétablir la sécurité.
Kalerbe Exantus, directeur départemental de la police
En novembre. 16, un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a été installé. Il s’agit de la deuxième administration inaugurée par le Conseil présidentiel de transition (CPT) en seulement cinq mois. À l’instar de la mission assumée par l’administration de l’ancien Premier ministre Garry Conille, le gouvernement Fils-Aimé est chargé de lutter contre la violence des gangs et de restaurer un environnement propice à l’organisation d’élections, nécessaires pour remettre le pays sur la voie démocratique.
Dans un contexte de déplacements massifs, de destruction de propriétés privées et publiques, de pillages, d’agressions sexuelles contre des femmes et des filles et de meurtres, le président du CPT, Leslie Voltaire, a appelé au calme lors de la cérémonie d’investiture du gouvernement à la Villa d’Accueil à Musseau, à environ six miles au nord-est du centre-ville de Port-au-Prince, contrôlé à 100% par des gangs armés.
Dans son discours, le Premier ministre Fils-Aimé a fait écho à l’appel de Voltaire et a souligné l’urgence d’une action immédiate. Il a souligné que tout retard ne ferait qu’aggraver le sort des Haïtiens contraints de fuir leurs foyers en désespoir de cause.