Le nouveau Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), dirigé par Elon Musk et Vivek Ramaswamy, a déclenché un large débat. Les critiques le considèrent comme une initiative tape-à-l’œil dépourvue de substance, mais un tel scepticisme est peut-être prématuré.
Remédier aux inefficacités systémiques du gouvernement n’est pas une mince tâche, mais le DOGE pourrait constituer une étape cruciale vers la réduction de la bureaucratie gonflée qui tourmente les agences fédérales depuis des décennies. Il y a 23 millions de fonctionnaires, soit environ 14 % de l’emploi civil, et plusieurs ministères dépensent 100 milliards de dollars ou plus par an.
Conscient du besoin urgent d’une réforme, le Congrès s’est rallié au DOGE. Le représentant Aaron Bean, R-Fla., a présenté un caucus du Congrès dédié à la collaboration avec l’initiative. Les premiers efforts cibleront probablement des agences de premier plan comme le ministère de la Justice et la Federal Trade Commission, où les inefficacités et les abus ont suscité le plus de critiques.
Par exemple, le ministère de la Justice a fait face à des allégations selon lesquelles il poursuivrait des poursuites et des initiatives politiquement motivées, loin de sa mission principale consistant à garantir une justice impartiale. De même, l’agence a été accusée de cibler des sociétés comme Visa en raison de sa domination du marché, malgré les preuves selon lesquelles les consommateurs sont satisfaits et bénéficient de leurs méthodes de paiement sécurisées et de leurs programmes de récompense.
D’autres agences, comme la Federal Trade Commission, ont été critiquées pour leur perception excessive et leur inefficacité. Un exemple récent concerne les actions de la FTC contre X (anciennement Twitter) après l’acquisition de la plateforme par Musk. Un rapport du comité judiciaire de la Chambre a révélé que la FTC avait contourné les protocoles standards et n’avait pas impliqué les commissaires avant d’ouvrir une enquête. Les critiques soutiennent que cette affaire reflète une tendance plus large selon laquelle les organismes de réglementation agissent pour des motifs politiques plutôt que d’adhérer à leurs mandats d’indépendance, d’impartialité et de protection du public.
En tant qu’économiste à la Réserve fédérale, j’ai été témoin du dévouement de nombreux fonctionnaires et des inefficacités inhérentes aux bureaucraties tentaculaires. Ces problèmes ne sont pas propres au secteur public. Les grandes entreprises privées sont souvent confrontées à des problèmes similaires de stagnation et de sureffectif.
La différence cruciale réside dans la responsabilité. Les entreprises privées doivent réagir aux actionnaires et aux forces du marché, ce qui les pousse à éliminer le gaspillage et à améliorer leur productivité. En revanche, les agences gouvernementales répondent principalement au président ou au Congrès, et de telles pressions extérieures sont souvent absentes. Ce manque de responsabilité permet aux inefficacités de persister sans contrôle.
Ces inefficacités et ces dépassements sont précisément ce à quoi DOGE cherche à remédier. En réduisant les effectifs du gouvernement et en recentrant chaque institution sur ses objectifs fondamentaux, DOGE vise à restaurer la transparence et la confiance du public dans ces institutions.
Reste à savoir si DOGE pourra être à la hauteur de ses nobles objectifs. Pourtant, sa mission – restaurer l’efficacité, la responsabilité et la confiance dans le gouvernement – trouve un écho auprès des contribuables et des entreprises.
Danielle Zanzalari est professeur adjoint d’économie à l’Université Seton Hall/InsideSources