A l’éditeur : C’est déjà assez grave qu’il existe un bulletin d’information intitulé « Leaving Teaching ». («Un nombre record d’enseignants quittent leur poste. Voici pourquoi je suis l’un d’entre eux“, Avis, 12 novembre)
À une époque où le sans-abrisme fait ou défait les candidats à la mairie et où le fentanyl tue environ 75 000 personnes par an (le double du total des accidents de voiture), et à une époque où MAGA World réclame la fin du ministère américain de l’Éducation et du financement fédéral des projets locaux. Dans les districts scolaires, il peut être difficile d’entendre dire que ce dont on a désespérément besoin, c’est d’un plan Marshall pour l’éducation publique.
La Californie à elle seule connaît un déficit d’environ 15 000 enseignants. L’échelle salariale, les horaires, le manque de flexibilité et d’aménagements pour les besoins particuliers, les administrations sclérosées et la tâche sisyphéenne de gestion de classe pour un enseignant travaillant seul s’ajoutent à une main-d’œuvre qui disparaît lentement mais visiblement et qui est l’épine dorsale de tout société éclairée.
Et quand le système s’effondrera enfin, nous nous ramperons les uns sur les autres à la recherche d’un coupable, alors que tendre un miroir fera très bien l’affaire.
Mitch Paradise, Los Angeles
L’écrivain a été enseignant suppléant dans le district scolaire unifié de Los Angeles pendant 24 ans.
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A l’éditeur : Je ne reproche pas aux enseignants d’abandonner leur profession.
Non seulement ils sont sous-payés et sous-estimés, mais ils ne sont désormais pas capables d’enseigner véritablement l’histoire. Les livres sont interdits dans certains endroits.
Nous sommes en passe de devenir une société abrutissante. Combien de personnes savent qu’il fut un temps où il était illégal d’apprendre à lire à un Noir ?
Les diplômés universitaires sont désormais qualifiés d’« élitistes ». Ils ne veulent pas qu’on apprenne aux gens à réfléchir. Les personnes sans instruction sont plus faciles à gouverner.
Lorraine Knopf, Santa Monica
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A l’éditeur : À travers toute la boue abrutissante de l’élection et de ses conséquences, un morceau comme celui-ci arrive. L’article de l’ancienne professeure d’anglais Lauren Quinn, sur le fait que la profession enseignante est structurellement peu accommodante à l’égard de la parentalité, est une révélation et met en lumière un problème bien réel.
Je viens d’une famille d’enseignants. J’ai vu ma mère célibataire consacrer des heures et des heures à son travail, parfois au détriment de mes besoins.
L’enseignement est le métier le plus noble et je ne peux pas croire que nous traitions ainsi les héros qui façonnent l’avenir de notre société. Il s’agit à la fois de préjugés sexistes, de répression, d’exploitation et de pratiques de travail déloyales.
Et pourtant, les enseignants façonnent et façonnent nos enfants de manière désintéressée.
Dans ma culture, nous avons un dicton : Dieu et mon professeur sont devant moi, et je me jetterai aux pieds de mon professeur parce qu’ils ont rendu ce moment possible.
Utkarshini Kheror, Los Angeles