La police du Guatemala a perquisitionné lundi cinq bureaux régionaux de l’agence humanitaire britannique Save the Children dans le cadre d’une enquête sur des allégations de maltraitance d’enfants.
Les procureurs ont demandé en avril aux autorités américaines des informations sur l’implication présumée de l’organisation dans le trafic d’enfants à travers la frontière, selon les médias locaux.
Save the Children a déclaré qu’elle était “au courant de l’activité” dans ses bureaux et a nié les allégations des procureurs.
Le procureur chargé du dossier, Rafael Curruchiche, et la procureure générale du pays, Consuelo Porras, ont déjà été sanctionnés par les États-Unis et l’Union européenne pour atteinte à la démocratie.
Curruchiche a déclaré que les perquisitions étaient menées dans différentes régions du pays dans le cadre d’une “enquête transnationale de grande importance”, dans un déclaration vidéo sur X.
Le procureur n’a pas nommé l’organisation dans sa déclaration, mais un porte-parole de son bureau a confirmé à l’agence de presse AFP que les bureaux perquisitionnés étaient ceux de Save the Children.
Dans une déclaration à la BBC, Save the Children a déclaré qu’elle collaborait avec les autorités mais qu’elle n’avait « jamais facilité le transfert d’enfants ou d’adolescents hors du Guatemala ».
“A la suite d’allégations précédentes contre notre organisation cette année, aucune preuve d’acte répréhensible n’a été trouvée”, a ajouté l’organisation.
Plus tôt cette année, l’organisation humanitaire s’est dite « choquée et perplexe » après que son siège social ait été perquisitionné dans le cadre de la même affaire.
Cela s’est produit quelques jours seulement après que le secrétaire général du ministère public du Guatemala, Ángel Pineda, a écrit une lettre aux autorités texanes pour demander de l’aide dans l’enquête sur les allégations selon lesquelles des groupes humanitaires, dont Save the Children, « pourraient participer à des opérations de trafic d’enfants ».
On ne sait pas si le procureur général du Texas, Ken Paxton, a répondu à la demande.
Pineda et Curruchiche ont déjà été sanctionnés par les États-Unis et l’Union européenne, accusés de tenter de saper la démocratie du pays. Le bureau du procureur a nié ces allégations, ont rapporté les médias locaux.
Le bureau du procureur aurait également tenté d’empêcher le président Bernardo Arévalo, qui s’est présenté avec un message anti-corruption et critique le système judiciaire du pays, de prendre ses fonctions plus tôt cette année.
La procureure générale du Guatemala, Consuelo Porras, a été interdit d’entrée aux États-Unis en 2022 après que le département d’État a déclaré qu’elle avait « entravé et sapé à plusieurs reprises les enquêtes anti-corruption au Guatemala ». Porras a nié cette affirmation.
Save the Children opère au Guatemala depuis 1976, après qu’un tremblement de terre a dévasté le pays.
Il a ajouté qu’il “continuera à œuvrer pour faire respecter les droits des enfants, comme nous l’avons toujours fait, en maintenant les normes les plus élevées de protection et de sauvegarde de l’enfance dans tous nos programmes”.