L’ONU prolonge les sanctions et l’embargo sur les armes en Haïti dans un contexte de violence croissante

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé d’un an les sanctions et l’embargo sur les armes contre Haïti, citant l’aggravation de la violence des gangs, des enlèvements et du trafic d’armes qui continuent de déstabiliser le pays.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a renouvelé sanctions contre Haïti, citant une recrudescence de la violence des gangs, des enlèvements et du trafic d’armes qui continue de déstabiliser le pays. La résolution 2752, adoptée le 18 octobre, prolonge d’un an l’embargo sur les armes et autres sanctions, alors que les efforts internationaux s’intensifient pour faire face à la montée de la violence.

Cette décision intervient alors que les gangs armés en Haïti, enhardis par la prolifération des armes illicites, sont devenus plus puissants et plus violents. Le Conseil de sécurité a exprimé Nous sommes très préoccupés par les niveaux extrêmement élevés de violence des gangs et d’autres activités criminelles, notamment les enlèvements, la traite des personnes et le trafic illicite de migrants. Il a également souligné les incidents de violence sexuelle et sexiste, en particulier contre les femmes et les enfants.

Les sanctions, imposées pour la première fois en 2022, comprennent des interdictions de voyager et des gels d’avoirs ciblant les individus et les groupes impliqués dans la déstabilisation de la sécurité déjà fragile d’Haïti. En particulier, le nouvel embargo sur les armes vise à mettre fin au flux d’armes entre les mains des gangs, qui a été l’un des principaux moteurs de l’escalade de la violence dans le pays.

La résolution 2752 appelle tous les États membres de l’ONU à empêcher la fourniture directe ou indirecte d’armes aux acteurs non étatiques d’Haïti. Le Conseil de sécurité a souligné la nécessité de « prévenir le trafic illicite et le détournement d’armes et de munitions vers des gangs armés en Haïti », soulignant que ces armes portent atteinte à l’État de droit et entravent les efforts humanitaires.

En réponse à l’aggravation de la violence, le Conseil de sécurité a encouragé le gouvernement haïtien à renforcer ses forces de sécurité nationales, notamment en matière de gestion des stocks d’armes et d’amélioration des contrôles aux frontières. Cependant, pour de nombreux Haïtiens vivant quotidiennement sous la menace de la violence, des questions demeurent quant à savoir si ces mesures internationales peuvent faire une réelle différence sur le terrain.

La violence liée aux gangs a grimpé en Haïti depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, des groupes armés contrôlant de grandes parties de la capitale, Port-au-Prince.

Le 18 octobre, le gang Bel-Air, dirigé par le notoire Kempès Sanon, attaqué dans la région de Solino, tuant au moins trois personnes et blessant deux policiers. L’assaut fait suite à des incidents similaires à Pont-Sondé et Arcahaie, coïncidant avec l’arrivée de six soldats bahaméens pour renforcer la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en Haïti.

Malgré le renouvellement des sanctions, certains critiques restent sceptiques quant à leur efficacité, compte tenu de l’instabilité politique profondément enracinée d’Haïti et de la faiblesse des forces de l’ordre. L’ONU a manifesté son implication continue dans la réponse à la crise en Haïti, avec des plans pour réévaluer la situation en 2025 sur la base de critères clés, tels qu’une réduction de la violence et une amélioration des capacités judiciaires.

À suivre