Rapatriement des migrants : le Venezuela accepte de recevoir ses ressortissants expulsés des États-Unis

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“C’est une bonne nouvelle pour tous ceux qui se soucient de s’assurer que les Vénézuéliens avec des ordres de déménagement sont réellement renvoyés chez eux”, a déclaré Kevin Whitaker, ancien ambassadeur américain en Colombie qui avait également été chef adjoint de la mission au Venezuela.

Le gouvernement vénézuélien a accepté de rapatrier des dizaines de milliers de migrants en situation irrégulière aux États-Unis, a annoncé samedi l’ancien président américain Donald Trump. Cet accord lève un obstacle majeur à sa stratégie de déportation massive, qui constituait un enjeu central de son discours politique sur l’immigration.

Cette entente a été négociée par l’envoyé spécial Richard Grenell, qui a effectué une visite exceptionnelle à Caracas, marquant ainsi une rare incursion diplomatique américaine dans la capitale vénézuélienne. L’émissaire est également rentré aux États-Unis avec six citoyens américains jusque-là détenus dans des prisons vénézuéliennes, renforçant l’impression d’un échange de concessions entre les deux parties.

Dans un message publié sur son réseau Truth Social, Trump a salué le retour des « otages vénézuéliens » et a souligné l’importance de l’engagement pris par le gouvernement de Nicolás Maduro. Il a précisé que le Venezuela accepterait le retour des migrants vénézuéliens en situation irrégulière aux États-Unis, y compris des membres du Tren de Aragua, un groupe criminel transnational qui a récemment étendu ses activités sur le territoire américain. Selon l’ancien président, le gouvernement vénézuélien assurerait également la logistique du rapatriement.

Un accord aux implications incertaines

Si cette initiative est perçue comme une avancée pour l’application des ordres d’expulsion des ressortissants vénézuéliens, certains experts expriment des réserves quant à la fiabilité des engagements pris par Caracas. Kevin Whitaker, ancien ambassadeur des États-Unis en Colombie et ancien chef adjoint de mission au Venezuela, a salué cet accord comme une avancée sur le plan diplomatique tout en exprimant des doutes sur sa mise en œuvre effective. Il rappelle que « le Venezuela a un historique bien documenté d’accords non respectés ».

Ainsi, plusieurs interrogations persistent : en échange de cet engagement, quelles concessions les États-Unis ont-ils accordées au régime de Maduro ? Ce dernier respectera-t-il intégralement l’accord conclu ? La question du rapatriement de migrants, souvent utilisée comme levier politique dans les relations internationales, reste sujette à des fluctuations stratégiques.

Alors que la campagne électorale américaine s’intensifie, cet accord pourrait s’inscrire dans une dynamique de renforcement du discours anti-immigration porté par Donald Trump. Toutefois, son exécution effective dépendra largement de la capacité des deux gouvernements à honorer leurs engagements respectifs, dans un contexte où les relations diplomatiques entre Washington et Caracas demeurent fragiles et complexes.

À suivre