Dans une rare démonstration de bipartisme au Congrès, la commission de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants a récemment voté par 45 voix contre 2 pour obliger les constructeurs automobiles à inclure l’accès à la radio AM dans les nouveaux modèles de véhicules électriques. Alors que le Congrès débat des implications politiques de cette mesure, les décideurs politiques devraient considérer les nombreux avantages que la radio AM offre aux consommateurs non traditionnels dans les régions difficiles d’accès du pays.
Aujourd’hui, plus de 80 millions d’Américains écoutent chaque mois 4 000 stations de radio AM pour obtenir des mises à jour sur les sports, les programmes spirituels et les bulletins de circulation et météorologiques. En raison de sa basse fréquence et de sa fiabilité générale, la radio AM est le moyen idéal pour les responsables des gouvernements fédéral, étatiques et locaux pour fournir au public des informations de sécurité critiques en temps réel. Cependant, à mesure que certains constructeurs automobiles réduisent la disponibilité de la radio AM, l’accès à ces informations en souffrira et la sécurité des consommateurs sera menacée.
Les ouragans, les tornades et les incendies de forêt coupent régulièrement les lignes électriques et les services téléphoniques, ce qui rend difficile pour les résidents d’obtenir des informations sur les menaces ou les secours d’urgence. Si ce pipeline d’accès aux informations critiques se détériore, les relais de communication d’urgence efficaces seront perturbés. Les alertes AMBER et les communications d’urgence liées à la météo peuvent passer inaperçues jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
La radio AM est l’épine dorsale du système d’alerte d’urgence de l’Agence fédérale de gestion des urgences, c’est pourquoi sept anciens hauts responsables de la FEMA ont signé des lettres exprimant leur soutien à la loi AM for Every Vehicle.
Ce n’est pas seulement le système national d’intervention d’urgence qui souffrira si la radio AM est progressivement supprimée. Les Américains ruraux, les minorités linguistiques et d’autres groupes souffriront car ils dépendent de la radio AM pour accéder à un contenu adapté à leurs besoins. Une enquête récente a révélé que 81 % des travailleurs agricoles utilisent la radio AM/FM pour recevoir des mises à jour sur l’actualité agricole, les tendances du marché et les tendances météorologiques.
La réalité est que de nombreuses communautés mal desservies et d’Américains vivant dans les zones rurales du pays continuent de compter sur la radio AM comme source d’information incontournable qui n’est pas facilement remplaçable.
Les critiques affirment que la radio AM est un média en voie de disparition principalement utilisé par les Américains plus âgés pour accéder aux radios conservatrices et que les tentatives pour la sauver pourraient involontairement inciter le gouvernement à s’impliquer dans le secteur privé et s’avérer trop lourdes pour les constructeurs automobiles. Ces préoccupations sont compréhensibles mais ne l’emportent pas sur les nombreux avantages positifs de la radio AM.
Plusieurs constructeurs automobiles se sont engagés à continuer d’équiper leurs véhicules de radio AM. Ford a déjà modifié ses plans commerciaux pour conserver la radio AM dans les futurs modèles. La décision ne fait pas l’unanimité. Tesla et Volvo ont soulevé des objections selon lesquelles les signaux de diffusion radio AM provoquent des interférences électromagnétiques dans les moteurs alimentés par batterie des véhicules électriques. Pourtant, ce problème peut être atténué en utilisant simplement un blindage de protection pour les câbles, des filtres, une suppression active du bruit ou le placement stratégique de pièces pour surmonter cet obstacle.
En fin de compte, la radio AM fournit des informations essentielles et très appréciées aux Américains.
Nate Scherer est analyste politique à l’American Consumer Institute/InsideSources